[RP] Lettre de Postulance

par **Grace Woodrunner** Mar 26 Mar - 3:18

<Grace sort du Pavillon, discrètement comme à son habitude, pour éviter le regard des autres. Il vient de finir son verre de lait au vin : une boisson qu'il faut avouer complètement hideuse, autant sur sa couleur que sur son goût. Mais ceci va parfaitement à son palais. Il attrape dans l'une des sacoches en cuir accrochées à sa ceinture une pipe en argile dont il attrape la tête de trois de ses griffes. Il prend place, dos contre les amas de bûches à l'entrée. Quelques rayons de soleil à travers les feuillages du bois font reluire le blanc mât de ses yeux et son pelage s'apparentant à celui d'un léopard. Le Charr enfin installé met en place une petite dose de tabac dans le fourneau de sa bouffarde, et y injecte une étincelle à l'aide d'une petite allumette de manufacture humaine pour enfin commencer à pétuner en paix. Le sieur Woodrunner sort alors une plume de Moa rose déjà usée par les écrits passés, déroule un parchemin en peau de porc (travaillée à la perfection) et rédige une lettre à l'attention d'une certaine Armosie : apparemment la responsable du recrutement.

Lettre de Postulance à l'attention de la dame Armosie

Madame/demoiselle Armosie,

Je me présente à vous aujourd'hui, vingt-sixième jour du troisième mois de l'année 1326 ApE pour vous faire part de mon souhait de rejoindre votre noble équipe au sein du Pavillon de chasse de la Vallée de la Reine.

Je suis Grace Woodrunner, Charr de maintenant vingt-neuf ans. J'ai le rang de Gladium aux yeux de mon peuple : la raison de ce titre est due au fait que ma famille depuis des générations refuse de regagner les rangs sombres de la Légion des Cendres qu'elle a eu pour obligation de servir durant des décennies il y a longtemps de cela, mes aïeux étant tous de profession commerçant ou chasseurs dans l'âme, j'ai du suivre leurs traces. Né dans le Quartier des Gladiums, j'ai appris à me faire petit, je dirais même minuscule, en est né une timidité presque incontrôlable et même un handicap natif, le bégaiement. Ce dernier que je tente de soigner tant bien que mal, soyez-en assurée. J'ai par la suite quitté la Citadelle Noire à un âge plus mûr afin de trouver une profession plus lucrative que celle de me morfondre dans mon malheur. Je suis arrivé il y a peu en région Humaine afin de peut-être faire mes preuves et débaucher un emploi à long terme.

J'ai les qualités d'un rôdeur professionnel, et autant vous dire que mes atouts bestiaux et mon instinct animal font de moi un traqueur plutôt redoutable. Je pratique donc le chasse pour vivre, et aussi pour survivre. Je suis très bon pour la vie en milieu sauvage, et mes connaissances sur la faune et la flore sont développés. Je pratique donc la cuisine, la chasse, la pêche et j'ai pu avoir des expériences de brasserie à la Citadelle Noire. Je suis capable de m'adonner à des tâches de voyages, de transports et aussi de ménages. Je suis un être aimable, sociable, altruiste et soucieux. Je n'ai pas pour habitude d'être violent ou de céder à la colère. Mes points faibles sont particulièrement mon bégaiement et ma timidité.

Je vous ai choisi vous, au Pavillon de chasse pour l'ambiance de votre enceinte, sa clientèle totalement contraire à celle que l'on peut malheureusement croiser au Promontoire Divin. Aussi pour le nombre faible que compte votre entité professionnelle, car je suis peu à l'aise lorsqu'il s'agit d'affronter des hordes. J'ai choisi votre bâtisse pour son environnement, ce qu'elle dégage.

Mes motivations sont bien nombreuses, madame/demoiselle. Je compte vaincre ma timidité, et mon handicap vocal. J'aimerai agrandir mon cercle social qui est encore bien limité, par ma faute.. Le milieu hôtelier m'intéresse grandement et j'insiste pour en apprendre beaucoup de ce milieu et d'y développer peut-être un certain talent. M'intégrer à la société humaine rurale et partager mes connaissances sur la traque et le commerce... Et bien d'autres motivations encore qui me pousse à vous écrire à vous, à vous convaincre de m'engager et de me faire confiance.

J'espère vous avoir convaincu, Armosie.

Veuillez recevoir, s'il vous plait, l'expression de mes salutations distinguées.

<de ce message s'accompagne une signature aux allures très humaines> Sire Woodrunner

<Grace se rend compte qu'il vient de terminer la totalité du tabac sec qui se trouvait dans son brûle-gueule. Il le range alors. Le Charr enroule ensuite soigneusement le parchemin sur lui-même avant de l'attacher d'une ficelle de chanvre solide. Il se lève en douceur, pénétrant dans le Pavillon furtivement pour ensuite déposer le manuscrit sur la table de chevet d'Armosie afin d'être sûr qu'elle le voit. Retourne enfin au bar, reprenant son verre en main et sirotant son lait/vin dévorant du regard le barman.>

par **Armo'** Mer 27 Mar - 3:34

Une Armosie fort occupée à négocier avec les fournisseurs prit le temps de passer au bar du Pavillon de Chasse, tenant un parchemin en main.

- Hey, Chiffly ! T'vois qui c'est, euh...

Elle chercha un passage du message, ses yeux le balayant de gauche à droite.

- ... Grace Woodrunner ? Charr, ouais, que t'as laissé monter pour déposer ça en haut, quand qu'j'étais pas là. ça, là.

Elle désigna le fameux message du nez.

- Ouais, voilà, bah je crois que c'est le type que B'dy y m'a causé d'lui. En bien, vué vué ! Et pis attends, r'garde la looongueur de c'te lettre ! J'ai mis vingt minutes à tout lire ! Moi qu'est trop une quiche en lecture, v'là l'entraîn'ment !

La gamine observa le looong parchemin entre ses mains avec des étoiles plein les yeux.

- Motivé ce Woodrunner, ça ouais, que ça fait plaiz' à voir. Et donc, Chiffly, t'y dira plusieurs trucs, à ce Woodrunner...

Armosie lista dans sa tête, yeux levés vers le plafond, puis énuméra au pauvre barman.

-Qu'y faut juste dire "Armo" et pas madame ou je sais quelle aut' foutraille d'ronds d'jambes. Que c'est d'ac' pour travailler ici à l'essai pour commencer, que 'faudra qu'on se croise quand mêm', mêm' pas pour m'assurer qu'c'est un type bien, nan, j'y fais confiance à B'dy. Surtout passqu'c'est plus sympa d'parler d'museau à face ! Et pis voir pour son dédommag'ment 'ssi, pour sûr. Qu'ce s'rait pas mal qu'avec B'dy y s'occupent d'la chasse et du salage d'la viande, et pis d'tout l'reste qu'y voudront bien faire, service, cuisine, tout ça tout ça... Ménage ça ira, j'continue à gérer. J'vais pas les esclavagiser quand mêm'.

Armosie regarda mieux vers Chiffly, fronça le nez...

- Dis dis dis, c'est quoi c'regard-là, tu m'prends pour une dictateuse, c'est ça ? Pfeuh ! Que dalle ouais ! Chui juste chiante, j'ai pas assez d'ambition pour êt' dictatotruc !

Un grand éclat de rire, puis elle reprit :

- Pour l'service, y a t'jours l'carnet sous l'comptoir 'vec tous les tarifs. T'y diras qu'il peut pioncer, premier lit du premier dortoir tout en haut. L'lit à côté d'B'dy et dans l'coin opposé au mien quoi. T'y diras qu'y a pas vraiment d'règl'ment, just' l'bon sens, qu'on peut troquer et s'arranger à l'amiab' et tout... L'reste qu'y faut savoir, B'dy lui a d'jà sans doute dit... Ou l'apprendra sur l'tas. T'y répèt'ras tout ça bien comm' qu'y faut ?

Honnêtement, Chiffly n'avait de toutes façons pas le choix. Enfin, s'il tenait à la peau de ses fesses.

- ça m'plait bien tiens, une auberge t'nue par une équipe dont deux Charrs, en pleine Vallée d'la Reine ! Héhé. Ceux à qui ça f'ra chier, y r'tourn'ront au Promont' fissa, voire mêm' jusqu'à Noirfaucon. Plus y s'ront loin, mieux qu'on ira, tiens. Pis j'pense bien qu'y compte B'dy dans ses...

Relisant le bas de la lettre...

- "mes motivations sont bien nombreuses"... Héhé ! Bah ça f'ra du bien à B'dy d'êt' moins seul, charresquement parlant.

Armosie sourit largement, garda précieusement la lettre comme un trophée unique, et repartit vers ses occupations.

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